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My own *Nakhal Jones* Diary
26 janvier 2006

Je pense, donc ... je suis ?

En vrac, petites réflexions du jour : la pédagogie par le jeu.
Je n'accroche pas. Et pourtant, pour les enfants à poney, impossible de la contourner à moins d'être chez soi, de décider soi même de son orientation d'apprentissage, bref d'être libre et indépendant, ce qui demande un certain background financier au départ, que je n'ai pas. Donc retour à la case départ.
Pourquoi je n'accroche pas ? Parce que j'ai l'impression que c'est fausser l'apprentissage du geste technique juste. Laisser au cavalier la latitude de découvrir par lui même le geste efficace, d'accord c'est intéressant. Mais dans une discipline aussi anti naturelle (posture, équilibre, etc ...) que l'équitation, malheureusement le geste efficace qui vient en premier lieu n'est pas forcément le geste juste pour la monture. Et d'autre part le cavalier pris par le jeu ne sera pas réceptif aux consignes techniques, justement parce qu'elles ne font pas encore partie des réponses acquises, ne sont pas automatisées et réclament donc une certaine attention de la part du joueur. Qui justement a cette attention focalisée sur le jeu ... Alors oui pour la mise en pratique d'une compétence apprise (par exemple, un flipper peut parfaitement mener à la réalisation d'un parcours pensé et bien mené, puisque de la bonne construction/des bons abords/etc dépend le score donc la victoire), mais non pour l'apprentissage en lui même.
Ensuite, je pense que l'enfant est parfaitement capable de se concentrer sur un apprentissage technique et purement technique à condition qu'on prenne en compte sa capacité et son temps de concentration. Bref qu'on peut parfaitement débuter la séance par un temps d'apprentissage directif puis de mettre en pratique lors d'un jeu. Plutot que d'inclure l'apprentissage dans le jeu lui même.
Et puis certaines compétences sont quasi impossibles à apprendre hors apprentissage directif ... le trot enlevé par exemple.

Il y a aussi autre chose qui me gène.
Souvent, je vois certains enseignants laisser les enfants agir un peu à leur guise puis, passé un certain niveau et/ou un certain âge, se mettre à les reprendre sur la manière dont ils utilisent leurs aides. Où donc est la logique là dedans ? Pourquoi laisser l'enfant prendre certaines habitudes si c'est pour le déprogrammer ensuite ? N'aurait-il pas été plus simple de commencer par lui faire sentir (à son niveau, en tenant compte de ses capacités motrices et mentales, et en anticipant une progression) le geste approprié ? C'est une question que je me suis souvent posée ...

Je sais que cette question a été largement réfléchie et codifiée par des spécialistes, et des gens largement plus compétents que moi, et je ne prétends pas *réinventer l'eau chaude*. Mais je ne peux pas m'empêcher de penser moi aussi ;-), et je me demande réellement si cette forme de pédagogie a été mise en place dans le sens d'un apprentissage plus efficace et performant : pour ce qui me concerne, je me demande si elle ne résulte pas plutot d'une adaptation pour suivre le courant de la *civilisation du loisir* ?

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Commentaires
A
En fait Delphi, en lisant les derniers posts sur le sujet, j'ai du mal à voir ce qui te dérange dans le jeu. <br /> A la base tout jeu a un enjeu technique ou pédagogique, c'est pas une simple débandade. On peut faire un parallèle avec les enseignements d'école maternelle. Effectuer un puzzle, ou placer des objets dans des trous aux formes adaptées, ne sont pas des démarches anodines. Ce sont de vrais apprentissages qui stimulent la réflexion de l'enfant. Sauf que petits, les enfants ne peuvent pas focaliser leur attention sur une longue période, aussi les activités doivent elles être variées et attractives. D'où l'intérêt du jeu. Prenons un jeu de piste: ca inclut un aspect physique (extérieur, dépense d'énergie), une stimulation de l'imagination, et une réflexion face aux énigmes. La forme de l'activité fera que les enjeux et les informations acquises seront retenues plus facilement car associées à une situation agréable et excitante. L'excitation pour l'activité est je pense une garantie sinon de réussite, du moins d'investissement plus fort. <br /> Lorsque tu évoques le fait d'inclure des conditions techniques dans la progression de ton jeu, ben tu tapes dans le mille. Le principe du jeu c'est ca. Se contenter de faire faire un béret aux gamins sans rien penser derrière en termes d'apports techniques n'a pas d'intérêt. Et les gamins se lasseront de toutes facons. C'est pareil à pied, et pas pour rien qu'une structure de loisirs (centre aéré ou autre), ne programme pas ses activités ludiques au hasard, mais en fonction d'un projet éducatif et d'un projet pédagogiques pensés, discutés et mis en place par l'équipe d'animation et la direction. <br /> Le jeu poussé vers une plus grande difficulté a énormément de vertus, je citerai en exemple les pony games (assiette, maniabilité, adresse, contrôle de l'allure, doublé du développement de l'esprit d'équipe). <br /> Fianlement enseigner aux petits, quelle que soit la discipline a des enjeux qui dépassent le simple cadre de ton activité. <br /> <br /> Pour ce qui est de laisser parfois s'installer des habitudes pas idéales et de devoir les casser par la suite, je ne vois pas tant de problèmes que ca. Tous nous prenons à cheval de petites habitudes. Il faut constamment travailler á les corriger. Pour mon cas j'ai même des habitudes de posture naturelle à pied (dos rond et tordu) que je dois faire l'effort de corriger en selle ce qui va au-delá du contre-nature pour moi. Cela dit c'est passionant. Mais ce travail de rigueur, un petit n'est pas totalement prêt à l'assumer. Chaque chose en son temps. Mais les correction de mauvais habitudes, je pense que c'est une étape essentielle aussi. Ca rejoint ce que disais qqun il y a peu: regresser pour mieux progresser. Avec mes étudiants je procède aussi un peu comme ca. ILs ne connaissent rien à ce que je vais leur apprendre. La recherche progressant vite, si je devais rigoureusement coller aux dernières avancées, je devrais leur modifier des règles et des classifications d'une année sur l'autre, et ils seraient perdus. Au lieu de ca, je passe le contrat avec eux de leur donner un pool de données stables, en précisant que j'établis une convention plus ou moins arbitraire avec eux. Ca leur permet d'acquerir et d'intégrer des connaissances dans des conditions stables. Ces bases solides établies, ils ont beaucoup moins de mal à casser la petie série de conventions données auparavant, car ils ont alors le savoir adéquat pour comprendre comment être plus précis et rigoureux. De la vulgaristion, ils passent à une science plus stricte. <br /> <br /> Bon pardon pour le pavé ;-)
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