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My own *Nakhal Jones* Diary
28 février 2006

Marsu's Story, part Four (l'An III du Marsu)

L'année noire. La pire de toutes, celle de tous les doutes et de toutes les peurs.

Dans la même année, on cumulera, au total, 6 mois d'arrêt du cheval. Quatre mois pour cette fichue piro qui semble ne pas vouloir nous lâcher; deux mois pour des conséquences directes ou indirectes de cette s*aloperie.
Entre les périodes d'arrêt, on continue à essayer de travailler.
Mais c'est de plus en plus difficile : Marsu a pris énormément de carafon, et les réserves sur l'impossibilité/la mauvaise volonté sont toujours applicables.
De plus, il est de plus en plus agressif avec les autres chevaux, et sans raison apparente. Avec les humains, on ne peut pas dire qu'il soit sympa; le voir avec les oreilles en avant, c'est aussi fréquent que la neige en juillet ! Mais avec moi, en revanche, il reste sympa et respectueux. Il me faut souvent le rappeler à l'ordre, certes; mais bon, il se rend en général sans trop discuter à mes raisons ;-)

Donc, au travail, je prends des cours avec un moniteur indépendant qui vient à l'écurie. On saute, on dresse : Marsu a de jolies allures, un bon geste à l'obstacle; on sort en trotting avec P. qui nous suit en vélo.
Mais qu'on vienne à croiser un autre équidé, et c'est la catastrophe : Marsu attaque, et là, je ne peux pas faire grand chose. D'ailleurs, avec moi il est relativement aux ordres (je dis bien *relativement* : que l'autre s'approche et je ne le tiens plus, il est comme fou).
P. entreprend donc de vouloir le désensibiliser à la présence d'autres équidés, et organise une séance que je trouve stupide ... mais je n'ose pas lui demander de ne pas le faire. Ma fichue timidité ! Et c'est comme ça que Marsu a croqué son premier steak de viande humaine.
P. demande à une cavalière de se tenir, avec son cheval, le long de la lice de la carrière, côté extérieur. Et moi, je dois passer et repasser devant lui, puis doubler face à lui, en gardant le Marsu dans mes aides. Je trouve ça idiot, je ne tiens plus le cheval qui se jette sur la barrière. On manque de se retourner plusieurs fois.
P. décide alors que lui y réussira mieux que moi. Soit, il est plus expérimenté et meilleur cavalier.
A peine est il en selle que Marsu se retourne, et lui mord la jambe au sang. Pas grand chose, sauf qu'il portait de belles chaps en cuir ;op
P. met pied à terre, Marsu a appris qu'il était le plus fort.

Quelques temps après, D. , mon maréchal-ferrant, vient me trouver pour m'expliquer que certains chevaux doivent être abattus sans plus d'égard, sont dangereux et ne méritent pas qu'on leur accorde une quelconque attention. Pour conclure sur un "ton cheval, il serait à moi, je le mettrai au couteau. Fou dangereux".
Ce que le cheval a fait, je l'ignore; je sais que dorénavant D. ne voudra plus avoir affaire à lui hors de ma présence, et qu'il ne lui touchera plus jamais les postérieurs. Un changement s'impose, mais deux mois s'écoulent avant que les MF aient fini les rites de passation de client et autres salamalecs.

Et enfin, c'est l'accident qui sera le déclencheur des évènements suivants.

Re situons d'abord les choses.
Marsu est logé dans un box à l'intérieur d'un bâtiment. Au milieu de 9 autres chevaux, dont 7 juments. Son box est au fond, il me faut traverser le couloir des filles pour rentrer.
Lorsqu'il sort au pré (donc quotidiennement), il n'a pas de pâture attribuée. Et le plus souvent, il est en bout de rangée; il faut pour rentrer remonter sur notre gauche une pâture toute en longueur, où est parqué un autre entier, et sur la droite, plusieurs pâtures où logent quelques jolies filles. Le chemin est étroit, impossible d'y faire tourner un cheval.
Au box, il est hystérique; d'autant plus qu'un gnome ignominieux s'amuse à lui mettre sa jument en chaleur sous le nez.
Cet idiot trouve ça drôle ...
Au pré, je réclame depuis un moment de ne pas avoir à remonter ce chemin, compte tenu de l'agressivité du cheval. Mais je suis celle qui le rentre tous les soirs, et il est sorti en premier tous les matins ... Alors, on ne m'écoute pas : si on ne voit pas le problème, c'est que le problème n'existe pas.

Un jour de mai donc, j'arrive et vais chercher Marsu au pré. Je lui passe le licol, il se cabre une fois, puis deux; qu'à cela ne tienne, on y va.
A peine dans le chemin, le cheval se rebelle : debout, antérieurs qui boxent, bouche ouverte comme un four, dents en avant, j'ai juste le temps de protéger mon visage et de me jeter par terre. Il ne m'aura fait qu'un trou au bras.
Je remets le cheval au pré et pars, écoeurée.
Le lendemain, lorsque j'arrive à l'écurie, je vois le gérant arriver, un bras en écharpe. Et le cheval couvert de traces de coups, de marques bizarres. Et j'apprends ce qui s'est passé.
Le gérant est allé chercher Marsu. Et Marsu l'a attaqué, dans le chemin. Il s'est jeté sur lui, par derrière; ils ont roulé-boulé sur une vingtaine de mètres. Ma future prof, femme du gérant, blessée à la suite d'une chute avec son poulain, est alors arrivée, avec ses béquilles, a relevé son mari et attrappé le cheval, qu'elle a largement corrigé. Je ne peux pas lui en vouloir de ça, elle a du avoir très peur et c'est humain ...

Je suis atterrée.
Mais au moins, cet accident aura ouvert le dialogue, et nous décidons ensemble de faire face, et de recadrer le cheval.
Je songe à partir, je retiens même une place ailleurs - j'aurai parfaitement compris qu'on me demande de m'en aller, après ce qui s'était passé-. Mais non, ils me retiennent.
Nous décidons alors de cadrer la bête. Plus personne n'a le droit ne serait ce que de toucher le cheval. On programme un changement de box, dans une allée où il ne croiserait personne (voisins, mais pas de face à face). On lui attribue un paddock en entrée de rangée. On s'organise pour les sorties, que nul autre que nous 3 n'ait à le manipuler. Bon, ça a quelques inconvénients en cas d'absence des gérants, mais au moins je sais qu'on fait attention au cheval.

Marsu est cadré, mais est toujours agressif. Et sa santé ne s'arrange pas, il est toujours aussi fragile.
Le moniteur avec qui j'avais travaillé un temps est parti, c'est maintenant avec ma prof actuelle que je prends des cours, lorsque l'état de Marsu nous le permet.

L'année s'achève sur une impression mi-figue mi-raisin : rien n'avance ....

    

 

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